Introduction

Qu’est ce que la philosophie?

Un effort pour comprendre le monde, la vie mentale, notre manière de vivre, notre rapport au vivant, notre rapport au machines, etc. Une clarification conceptuelle visant à expliquer des notions essentielles pour la recherche comme pour la vie quotidienne, afin de favoriser des discussions rigoureuses sur des questions d’importance théorique et pratique. Une enquête rationnelle sur des questions fondamentales, comme la réalité et la fiction, le bien et le mal, la connaissance et l’ignorance, l’esprit et le corps, fondée sur l’argumentation théoriques plutôt que sur les méthodes empiriques (Cf. la philosophie expérimentale)

Philosophie continentale et analytique, une division traditionnelle et polémique (plus tellement pertinente aujourd’hui):

  • Approche continentale :Vise à développer des critiques englobantes et exhaustives, et à construire des systèmes de pensée informés par l’histoire, les sciences humaines et l’art., Elle est critiquée pour son manque de clarté et sa tendance au relativisme.
  • Approche analytique: Vise à développer des analyses claires et rigoureuses à partir de principes tels que l’objectivité et la rationalité, informées par les sciences naturelles, sociales et formelles. Critiquée pour sa non historicité, sa superficialité, et sa myopie théorique.

Quel rôle pour la philosophie dans les sciences cognitives ?

Certains, des pessimistes, pensent que ça ne sert à rien. Dans ce cours, on aura une approche plus optimiste.

La philosophie jour au moins un double rôle dans les sciences cognitives:

  1. La philosophie traite de problèmes qui sont théoriquement premiers dans l’élaboration d’une théorie scientifique de la cognition
  2. La philosophie traite des implications théoriques des donnes empiriques et des théories scientifiques de la cognition

Les problèmes théoriquement premiers

La délimitation cartésienne:

  • Dualisme de substances: la réalité est composée de deux substances fondamentales, la res etensa (la substance corporelle) et la res cogitans (la substance pensante). Ces deux substances sont fondamentalement distinctes
  • L’objet d’étude de la science de la cognition serait la substance pensante et non la substance corporelle; Quelles implications peut-on tirer d’une telle affirmation?

Les trois niveaux d’analyse de la cognition (Niveaux de compréhension, Marr):

  • Niveau computationnel: Que fait le système?
  • Niveau Algorithmique: Comment fonctionne le système?
  • Niveau de l’implémentation: Comment le système est-il concrètement mis en œuvre?

On revient ici dans une vision moniste (par opposition à la vision dualiste ci-dessus). En intégrant ces trois niveaux, on peut arriver à une analyse de la cognition (des processus cognitifs) satisfaisante. Mais comment les intégrer concrètement?

Qu’est-ce qu’une théorie?

  • Qu’est-ce qu’une bonne théorie?
  • Qu’est-ce qu’une bonne théorie de la cognition? Une théorie est un ensemble de propositions systématiquement articulées (et de manière cohérente) qui expliquent un phénomène. La première chose à faire est d’identifier le phénomène à expliquer!

Les implications des théories scientifiques

Qu’est-ce qu’une implication?

  • Ce qui découle logiquement d’une proposition (ou d’un ensemble de propositions)
  • Une relation entre deux propositions où la vérité de l’une entraîne la vérité de l’autre
    • ex.: PQ

Exemple: L’hypothèse de la simulation épisodique (Schacter & Addis 2007) et l’hypothèse du voyage mental dans le temps (Suddendorf & Corballis 2007)

Il existe un système neurocog responsable de la mémoire et l’imagination.

  • Résultats de la psychologie clinique: les patients ayant des difficultés à se souvenir des épisodes passés ont également des difficultés à imaginer des épisodes futurs (Klein et al., 2002 ; Rosenbaum et al., 2005 ; Hassabis et al., 2007).
  • Résultats de la psychologie du développement: il a été montré que la capacité des enfants à se souvenir du passé et à imaginer l’avenir émerge approximativement au même moment (Suddendorf et Busby, 2005 ; Atance, 2008 ; Fivush, 2011).
  • Résultats des neurosciences cognitives: les études de neuroimagerie montrent qu’il existe un fort chevauchement entre les régions cérébrales associées à la mémoire épisodique et à l’imagination (Addis et al., 2007 ; Schäfer et al., 2007, 2012).

Quelles pourraient être les implications de ces résultats?

  • Continuisme: la mémoire et l’imagination ne sont pas fondamentalement différentes. Se souvenir et imaginer sont le même type de processus; ils ne représentent que des différences graduelles.
  • Discontinuisme: malgré certaines similitudes, la mémoire et l’imagination sont des types de processus fondamentalement différents, et non de simples gradations d’un même processus.

Qu’est-ce que la mémoire épisodique et comment se rapporte-t-elle à l’imagination?

Est-ce qu’il y a une différence neuro-cognitive entre le souvenir d’un objet et l’imagination d’un objet?

La mémoire épisodique:

  • A d’abord été définie en termes de l’information qu’elle traite
  • Implique une conscience active (comme la mémoire sémantique)
  • On peut faire un récit des souvenirs épisodiques et sémantiques, les décrire et les adapter aux narrations qui donnent du sens à notre identité personelle
  • L’évolution des concepts chez Tulving 1972 et 1983 a nourri plusieurs discussions philosophiques (Andonovski 2024; Hoerl & McCormack 2024)
  • Information WWW (what–where–when)
    • Je me souviens de mon voyage en Espagne l’été dernier.
    • Je me souviens de la première fois que j’ai mangé du camembert avec mes colocs à Lyon.
  • La mémoire sémantique peut aussi traiter l’information WWW
  • Pour distinguer la mémoire épisodique de la mémoire sémantique Tulving (1983) introduit la notion de « conscience autonoétique »: llle permet aux sujets de se représenter soi mêmes dans le passé et revivre mentalement des expériences personnelles passées

Puis étude du patient K.C.

  • L’étude du patient K.C. en 1985 a fait reformuler la perspective de Tulving
  • K.C. a subi une lésion cérébrale et ne pouvait plus se souvenir des événements personnels passés, mais sa mémoire sémantique restait largement intacte
  • Intéressamment, K.C. avait également des difficultés à construire des scénarios futurs détaillés et personnels
  • Tulving propose alors que la conscience autonoétique est aussi impliquée dans l’imagination et permet de voyager mentalement dans le passé et l’avenir

Des questions fondamentales à répondre

  • Que faut-il pour se souvenir véritablement d’un évènement?
  • Qu’est-ce qui distingue un souvenir authentique d’un souvenir simplement apparent?
  • La mémoire et l’imagination sont-elles du même genre d’état mental, ou existe-t-il une différence qualitative entre elles?

Cas du peintre

Contexte historique/philosophique : Avant même la distinction entre mémoire épisodique et mémoire sémantique. « Supposons que quelqu’un demande à un peintre de peindre une scène imaginaire. Le peintre accepte et, pensant qu’il peint une scène purement imaginaire, réalise un tableau détaillé d’une cour de ferme, comprenant une maison d’une certaine couleur et forme, plusieurs personnes aux traits précis, des vêtements particuliers, et ainsi de suite. Ses parents reconnaissent alors le tableau comme une représentation très fidèle d’une scène qu’il n’a vue qu’une seule fois dans son enfance. (…) Bien que le peintre croie sincèrement que son œuvre est purement imaginaire et ne représente aucune scène réelle, les observateurs stupéfaits disposent de toutes les preuves nécessaires pour établir qu’en réalité il se souvient d’une scène de son enfance. » (Martin et Deutscher, 1966 : 167-168)

Est-ce que le peintre se souvient, dans ce cas là?

Cas de Kent

« (Kent) a raconté à son ami Gray ce qu’il avait vu lors d’un accident auquel il avait participé. Kent a ensuite un second accident, dans lequel il reçoit un coup à la tête qui détruit toute mémoire d’une période de son passé, y compris le moment où le premier accident s’est produit. Lorsque Gray constate que Kent ne se souvient plus du premier accident, il lui rappelle les détails que Kent lui avait racontés entre le premier et le second accident. Après un certain temps, Kent oublie que quelqu’un lui a parlé du premier accident, mais se souvient encore de ce que Gray lui a raconté. » (Martin et Deutscher, 1966 : 180)

McCarroll (CM2)

TODO

Copier les slides pour le corps du text

Imagination épisodique ou mémoire épisodique?

Le causalisme et le discontinuisme

Notion importante: Trace mnésique CF slides

Slide 33 past events+ future events : ce même réseau est aussi impliqué dans tout un tas d’autres activités mentales (lié au soit, mémoire épisodique, imagination, etc..)

TODO

Recouper les notes du texte + les slides pour avoir des “fiches”

Michaelian (CM3)

Souvenir vicariant: Se rappeler de souvenirs que quelqu’un d’autre à raconter, sans les avoir vécu.

Examen

Question typiques:

CourantCausaliste (CTM)Simulationiste (STM)
ContinuismePeter Langland-HassanFDB, Michaelian
DIscontinuismeM&D, McCarroll?

Peut on etre causaliste et continuiste, dans quelle mesure? Peut on etre STM et Discontinuiste?